Kartini Thomas crée des univers fantasmagoriques de céramique, prenant la forme de terres extraterrestres, où petits monstres et singes de l’espace se développent et prolifèrent. Pour l’exposition FEU, l’artiste sculpte un paysage acidulé où des volcans noirs et bleus crachent leur fumée de verre, entourés de fleurs et de cactus. Modelées dans la terre, nées du feu, tout autour de ce terrain aride, des créatures se dressent en totem. Bien que leurs couleurs soient rassurantes, leurs dents aiguisées et leurs membres tentaculaires semblent quelque peu farouches. L’artiste travaille les émaux avec attention, les habillant ainsi de peaux écailleuses ou de mucus dégoulinant. Ces mondes imaginaires nous attirent ou nous repoussent, et l’artiste joue avec cette  ambiguïté.
 

S’inspirant de son passé d’épidémiologiste et des jeux pour enfants, les compositions de Kartini Thomas se veulent ludiques et tactiles. Elles sont toujours modulaires, pouvant s’imbriquer, se construire et se déconstruire à souhait. Tels des virus en mutation constante, ces créatures sont capables de se réinventer et de toujours se métamorphoser.