La pratique de Jan Melka est toujours spontanée, intuitive et implique une certaine urgence dans la réalisation. Ses œuvres s'incarnent dans des formes qu’elle a intériorisées depuis de longues années ; celles de corps, de membres et de courbes, qui s’esquissent dans une abstraction charnelle. Ces traits arrondis sont inscrits dans les gestes de l'artiste et ressortent dans toutes ses créations avec une fluidité presque organique. Elle nous ouvre les portes d’un labyrinthe où l’on pourrait suivre du bout du doigt cet entrelac de formes sensibles. Découpées dans le matériau souvent cartonné, les parties s’assemblent, les figures se construisent et les corps s'entremêlent, entre ébats et débats.

Dans les travaux présentés dans l’exposition FEU, c’est comme si les figures blanches immaculées sortaient du mur pour pénétrer dans notre espace. Mais malgré leurs lisses apparences, ces créatures dégagent une passion tordante. Une énergie vitale émane du revers, qui peint en rouge laisse entrapercevoir un contour d’intimité, et nous dévoilent l’ardeur secrète de leur feu intérieur.