EXPOSITION UTOPIA NOW
06.06.23 - 23.09.2023
Près de la mer Méditerranée, Anne Commet part à la rencontre de cet environnement devenu familier. Elle arpente les chemins de ces maquis et s’imprègne de chaque arbre, chaque souffle, puis tire le portrait de ses sensations sur des toiles au format vertical. Dans ses peintures il y a des couleurs, des heures à chercher la bonne pour que l’on ressente, les contrastes, l’odeur, la brume, les fleurs. L’artiste fait de l’expérience de la marche un support du vécu ; chaque œuvre évoque la réminiscence d’un instant et devient un espace émotionnel et sensoriel. Anne Commet invoque le paysage pour ce qu’il fait transpirer chez nous de vivant. Pour nous transmettre, l’artiste utilise une méthode de transfert. Ce qui entraîne une perte de matière qui se remet au hasard (comme une mémoire jamais assez efficace), et une trace qui s’accroche (comme le souvenir qui persiste). Ainsi, il y résonne toujours un mouvement infime, une vibration organique, comme au centre de la terre. Elle travaille toujours au sol et sur toile libre pour ne pas limiter l’infini. Toutefois, dans ses nouvelles toiles arrivent les lisières. Elle explore les limites, les bordures géographiques, et rend visible la trace que laissent ces instants, mais aussi leurs contours présageant de nouvelles découvertes.
EXPOSITION FEU
Novembre 2022
La Reine Jeanne
Anne Commet arpente et part à la rencontre d’un environnement familier, presque toujours le même, proche de la mer Méditerranée. Ce paysage, elle le connaît par cœur ; chaque fleur, chaque arbre, chaque pierre, elle les retrouve, les écoute, les filme, les photographie, et parfois même s'inquiète pour leur devenir. Elle passe des journées à marcher, à traverser ces lieux, se promener jusqu’à presque fusionner avec ce qui l’entoure. Autour d’elle, il y a la nature, au loin, il y a la mer et la mer n’a de fond que le centre de la Terre.
Anne Commet revient sur les terres de la Reine Jeanne, après le passage de l’incendie, du feu. Elle les sillonne et à travers son regard qui se dépose sur cette nature, le nôtre la suit et se plonge dans l’horizon. Elle invoque le paysage pour ce qu’il fait transpirer chez nous de vivant. Elle nous invite à l’approcher avec une réceptibilité sensorielle et à admirer de plus près ce qu’il s’y passe, une reconstruction lente sous un regard d’espérance. Toutes les métaphores de nos vécus sont inscrites dans un bourgeon, une fleur, une cicatrice. Le paysage, la manière dont il vit, dont il meurt, dont il se reconstruit, nous met face à nos propres racines, à nos propres épines, à notre propre sève.
For a long time, dealing with the invisible was the exclusive domain of priests and shamans, before they ceded this privilege to artists. Guillaume Bouisset summons this double heritage in a quest that he is neither the first nor the last to carry out, because it is essential: to give form to the beyond of the phenomenological, to represent what is behind what we perceive. . First through painting, when he was at the Beaux-Arts in Paris, with hypnotic representations of natural motifs (clouds, leaves, etc.), then, after an exchange in Brazil (2017) during which he produced a frontispiece for the Kaxinawa Indians innervated by shamanic thought, with more complex installations, summoning sacred architecture, that of temples or altars. An aesthetic of the threshold between two worlds, the tangible and the beyond, and their correspondences, where man is often represented in his impossible measure to the absolute. Guillaume Bouisset's work is thus articulated around recurring motifs: the mask, as a border between these two worlds, or the eye, as a symbol of this thirst for the absolute prevented by the limits of our senses. More than our two eyes, Guillaume Bouisset summons the third, and reconsiders the old dualisms of Western thought, those which have cut man off from the world, the subject against the object, being against nothingness, the singular against the universal, man against nature.
Clement Thibault